Des dames du lac

Des dames du lac Greyhound

Greyhound

IANASTASIA

IANASTASIA

IANASTASIA







J'ai prononcé le " oui" qui te délivrera

Qui te libère, toi, mais m'emprisonne, moi

Car ta vie et ta mort ne s'effaceront pas

Et ton regard non plus . Et le remords est là .



Quatre années de bonheur, quatre jours de souffrance

Et l'injustice, encore, qui rôde par ici ...

.

La mer redescendra sans ma grey, aujourd'hui

Et le vent, sur le sable, dessinera, pour lui,

Ses rides compliquées, ses arabesques froides .

L'empreinte de tes pas ne viendra pas brouiller

Son travail inutile, lavé par les marées .



Les mouettes innombrables reviendront te narguer

Sans crainte désormais de ton galop précis

Qui les faisait s'enfuir, toujours inaccessibles .

Elles reprendront leur vol par le vent arrêté

Espérant d'autres chiens, pour les tromper aussi .



Et les oyats bruissants des dunes de Novembre

Confieront au passant leurs vagues chuchottis

Inconstants et- futiles, oublieux de ta vie,

De ton corps qui ployait leurs tiges couleur d'ambre

Et sinuait, rapide, entre leurs friselis .



Mais la dune, toujours, portera tes couleurs,

Et la brume, et le vent, et les gouttes de pluie .

Et le sable d'hiver, les oyats, les buissons

Dévorés par le sel, n'oublieront pas ton nom

Ni la plage déserte résonnant de nos cris :

Ianana, Iananou, Ianne-à-nous, ma Blondie ...



Les trahisons des uns, les maladies, les guerres,

Bien sûr, relativisent la mort d'un simple chien .

Mais la peine est bien là, et les larmes qu'on verse

Sont peut-être moins nobles ...

N'en existent pas moins .







M C-D



dors tranquille, mon petit chien . Au Paradis, ta queue sera d'or fin .